10 nov. 2005

Répondre aux questions posées





Réponses aux questions posées


1/ Remarques d'ordre général:

Tout d'abord, personnellement, je pense que le sujet sur lequel nous sommes en train de travailler mériterait d'être un projet de colloque (Je ne sais pas ce qu'elle en pense, l'enseignante). Ensuite, la tâche qui nous est confiée est tellement riche et vaste que certains d'entre nous se sentent soit largués, soit perturbés par la vitesse à laquelle vont l'organisation des groupes, l'évolution du contenu … . Puis je remercie, avant de passer au vif du sujet, l'enseignante pour le prolongement temporel concernant cette tâche. Enfin, mon intervention, pour repréciser mon rôle dans le groupe, se place avec les interventions traitant de la synthèse des questions (avec Marion, Anne, …).

2/ Introduction:

Avant de répondre une chose doit être dite, à mon avis. En ce qui nous concerne en tant que jeunes chercheurs en linguistique et futurs linguistes, nous avons comme rôle de décrire, avant toute autre chose, le phénomène linguistique face auquel nous nous trouvons. Autrement dit, Avant d'apporter des réponses, des explications subjectives et de prendre part, notre rôle en tant que jeunes chercheurs, nous invite et nous oblige même dans un premier temps de proposer des explications d'ordre descriptif pour pouvoir donner par la suite notre appartenance théorique et/ou scientifique à cet égard. C'est pourquoi, mon intervention sera en deux parties; la première sera évidemment consacrée à la description des phénomènes des mini-messages, des bavardages (chats) … . La seconde, plus personnelle, concernera mon avis à ce propos. En fait, ma façon d'approcher la chose sera sans doute influencée par mon côté jeune chercheur en linguistique, et plus précisément, en production de sens.

3/ Que-ce que c'est? De quoi s'agit-il?

Les CMO, les mini-messages, les chats …, présentent un sujet de recherche assez particulier et nouveau, étant donnée le fait que ces formes linguistiques en usage sont récentes (de façon répondue). Imitant ou essayant d'imiter la langue parlée oralement, ces formes linguistiques se heurtent à tous les paramètres possibles auxquels une phrase ou un énoncé écrit, de façon normée, peut être confrontée. Ainsi, ces usages nouveaux (pas tout à fait; regarder l'exemple de Marion lors qu'elle évoque le cas des cartes postales) sont abordables, au moins, à cinq niveaux respectifs, à savoir mopho-syntaxique, phonético-phonologique, lexical, sémantique et communicationnel et interactionnel.
Morphologiquement, ces formes modifient l'aspect formel des mots (forme) connu et acquis par tout le monde. Cette modification introduit, d'abord, des formes d'écriture assez intéressantes et novatrices, à savoir l'intégration des chiffres (et d'autre formes comme + et -) dans la langue écrite. "L8", "10kut" … montrent que la chimie et les mathématiques (pas seulement) ne sont pas les seuls domaines capables de faire ce mélange (même s'il ne s'agit pas du même phénomène). Les nouvelles formes de communication, par le biais d'un ordinateur ou d'un téléphone portable, touchent à la morphologie des mots dans la mesure où certains caractères peuvent contenir deux mots, voire plus, à la fois; comme exemple "G" pour "j'ai", "Keskec" pour "qu'est-ce que c'est". Nous constatons donc que dans ces formes, un chiffre peut remplacer une lettre ou une syllabe ou même un mot entier (par sa ressemblance phonique), un mot peut être réduit au minimum possible de caractères (lettres), la frontière qui sépare classiquement les mots (l'espace) peut être à son tour effacée ou confondue, ce qui engendre non seulement de nouvelles formes de mots, mais de nouvelle formes de phrases. Syntaxiquement, l'ordre des mots, les relations qu'ils entretiennent entre eux (les valeurs syntaxiques et les fonctions), l'aspect temporel, le fait que le verbe soit le centre à partir duquel les autres éléments de la phrase se défissent, la définition même de la phrase, la dimension littéraire et poétique (formes raffinées), les terminaisons verbales, … et sûrement d'autres choses que je n'ai pas eu le temps de répertorier se trouvent confondus dans le cadre des nouvelles formes de communication. A titre d'exemple, ces formes privilégient les trois formes temporelles de la communication humaine traditionnelle (le face à face) qui sont: le présent, le passé composé (et l'imparfait) et le futur proche. Ainsi, le subjonctif, le conditionnel, le plus que parfait, le passé simple et d'autres temps se trouvent mis à l'écart.
Phonétiquement, il ne serait pas novateur, de ma part, de dire que si les caractères graphiques sont ce qu'ils sont dans le cadre des sms, chat, … c'est qu'ils tentent de transcrire la parole orale et imiter la scène et le spectacle linguistiques concrets qui aurait pu se produire réellement. Ali me disait l'autre jour que, en fait, on écrit ce qu'on prononce; et je pense que le phénomène est exactement basé sur ce principe, entre autre. De plus, tendant à stigmatiser tout usage oral déviant de la norme, les locuteurs ont tendance, par purisme ou autres choses, de stigmatiser ces formes qui, même si elles sont utiles, tendent à "appauvrir" la langue et à faire naître de nouveaux usages langagiers "incorrectes". Même si ces usages ne concernent que l'écrit exclusivement, ils affectent l'aspect phonologique des unités vocaliques et consonantique. Le "k" par exemple, remplace pratiquement tout le temps le "q" et le "c" (lorsqu'il se prononce "k" comme dans "canon"). Le "c" à son tour pique de la propriété du "s" (comme dans "kacé"). Si les consonnes résistent mieux à cette nouvelle vague linguistique, les voyelles, par la nature et la liberté phonatoire de leurs points de prononciation, semblent être faibles; pour illustrer cela, dans "slt cv" les voyelles "a", "y" (correspond à la lettre "u") se trouvent écartées.
La lexicologie, l'étude qui tend à répertorier les sens d'un mot donné, se trouve concernée dans la mesure où nous choisissons les formes qui sont les plus courantes, par facilitation ou je ne sais quoi d'autres, oubliant ainsi que pour chaque situation de communication, il existe des postures énonciatives qui imposent un certain usage de la langue. Au niveau sémantique et interprétatif, ces formes engendrent parfois des problèmes de malentendus, d'incompréhension, … ce qui peut être expliqué par la non-acquisition, la non-normalisation de ces formes. Ici, la compétence des locuteurs (tous les paramètres qui s'en suivent) a lui aussi son mot à dire. Enfin, l'absence du contexte réel des deux pôles de la communication peut à son tour être une source de difficulté.
Au niveau pratique, j'ai déjà signalé que ces formes tendent à imiter la conversation orale. Ce qui laisse entendre que l'un des objectifs de ces nouvelles formes linguistiques est de construire une situation de communication (scène linguistique) quasi réelle et de réconforter les interlocuteurs en proposant cela. Communication et interaction sont donc deux mots à mettre en relief concernant notre travail. Puis, pour conclure cette partie théorique, l'émergence de ces formes reste réduit et limité dans certains contextes de notre vie.



4/ A mon avis:

Je suis convaincu au fond de moi que ces nouvelles formes linguistiques permettent une nouvelle forme de communication, sinon pourquoi étudier ce phénomène? Et même s'il ne s'agit pas d'une nouvelle langue (comme le pense Marion et sûrement d'autres), je pense qu'il s'agit d'un nouveau langage (désolé pour ceux qui n'ont pas étudié la relation langue/ langage). En ce qui concerne l'évaluation de ce phénomène, je trouve que l'émergence de ces formes ainsi que son évolution ne sont ni négatives ni positives. Pourquoi dire que ces usages sont fautifs et qu'il faut les pourchasser alors que la majorité des jeunes l'utilise! En même temps, pourquoi dire que ces formes sont positives alors qu'elles sont en train d'appauvrir la langue de Molière. En fait, ce nouveau langage peut avoir des côtés négatifs et positifs, tout comme "les langues normales". Personnellement, je suis pour l'usage de ces formes dans certaines situations de communication. La maîtrise de différentes formes linguistiques (langue et langage) montre que consciemment l'individu actualise ses mots en fonction de la situation de communication, son interlocuteur, … . Bref, ce qui est sûr pour le moment c'est que cette émergence n'est pas liée au hasard et que son coté pratique impose son usage de plus en plus (même si cela reste réduit à un certain nombre de situation).
Les béhavioristes ont montré que les habitudes et la répétition influencent l'apprentissage et l'acquisition du langage. Cela pour dire que ceux qui usent de ces nouvelles formes de communications sont le plus confrontés aux fautes de grammaire et d'orthographe; ce qui je peux comprendre par le fait que je sois étranger maîtrisant plusieurs langues et langages. Surcharger la mémoire de formes, sigles, abréviation, codes, mots … augmente le risque de commettre une erreur.
La notion de nécessité est capitale concernant notre sujet car ces nouvelles formes linguistiques émergentes ne sont ni décoratives ni inutiles et si j'en utilise souvent dans mes mails, chats et sms c'est que je suis conscient de la situation de communication et qu'après tout ces formes sont pratiques. Cette dimension pratique peut être utile, à mon sens, dans le de l'EAD et de la FOAD, surtout que dans ces nouvelles technologies, une situation de communication peut contenir un nombre important de participants (une quarantaine pour notre cas). L'intégration de ces formes ne doit pas être permanente; pour être claire, il serait intéressant d'intégrer ces nouvelles formes dans le cadre du bavardage et des petites phrases et non pas lors qu'il s'agit d'un devoir ou d'une recherche. De toutes les façons, je pense que la nature de la formation attendue ainsi que les objectifs visés déterminent l'importance et l'effet de ces usages. Pour être franc, je me demande si le fait d'être des jeunes chercheurs en linguistique ne nous pousse pas en grande partie d'être contre l'intégration de ces nouvelles formes? De plus, je me dis aussi que ce phénomène émergent n'est-il pas enrichissant si nous l'approchons différemment?
En tant qu'arabophone, j'avoue que la langue arabe ne permet pas ce genre de phénomène. Cependant, il existe une émergence linguistique de nature différente (pas tout à fait). C'est-à-dire qu'on utilise de plus en plus des nouvelles formes de communication, non pas avec les caractères arabes mais avec les caractères latins. Pour ceux qui se demandent comment transcrire en caractères latins des sons arabes, je dis que l'ensemble des jeunes arabophones (du moyen orient) ont remplacé par des chiffres arabes, les sons qui ne peuvent pas être transcrit par des caractères latins.
Pour récapituler, les nouvelles formes linguistiques liées à l'avancement rapide de la technologie imposent un nouveau langage qui peut être plus pratique et utile pour la communication que scientifique. Ce langage (les nouvelles formes) des sms et de bavardage rencontre une résistance qui pense que ce phénomène nuit à la langue, à sa maîtrise et à sa beauté. En suite, la maîtrise de ce nouveau langage reste en pratique exclusivement chez les jeunes; mais dans ce cas là, quoi faire si ces jeunes grandissent? Y aurait-il un vrai langage qui s'imposerait à ce moment là?

5/ Conclusion:

L'insuffisance de ce que je propose est sûrement liée à la richesse du sujet ainsi qu'à sa complexité. Touchant à plusieurs domaines ce sujet représente un carrefour interdisciplinaire. En ce qui me concerne, j'avoue que cette expérience m'a fait voir beaucoup de nouvelles choses. Finalement, je souhaite que ce sujet sera l'objet d'une colloque dans un futur très proche.


P.S: En fait, je mettre mon intervention dans l'espace du stockage, dans le forum et dans notre blog de linguistes.
Alshammari Yacoub

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